Les quatre cavaliers de l'Apocalypse

Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Mythologie
Biblique
Nom
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Fonction
Messagers annonciateurs de l'Apocalypse

Présentation

Les cavaliers de l'Apocalypse sont des personnages célestes et mystérieux, au nombre de quatre, mentionnés dans le Nouveau Testament, et plus précisément au sixième chapitre du livre de l'Apocalypse de Saint-Jean.

Leur apparition sur Terre marque ainsi le début de l'Apocalypse, qui représente la fin du monde, et le retour du Christ qui rétablit la justice sur le monde, récompense les justes et les fidèles et châtie les méchants et les injustes.

Histoire

Bien que les cavaliers de l'Apocalypse fut tout d'abord mentionnés dans l'Ancien Testament, selon des visions du prophète Zacharie, leur apparition dans le sixième chapitre du livre de l'Apocalypse de Saint-Jean inaugure le commencement de la fin du monde lorsque l'Agneau, figure de Jésus-Christ ressuscité, ouvre les quatre premiers des sept sceaux. Toutefois, bien que l'interprétation dominante depuis le XVIème siècle suggèrent que ces cavaliers sont des personnages bien distingués, les ecclésiastes du Moyen-âge considérait plutôt qu'il s'agissait d'un seul cavalier montant successivement quatre chevaux, ce cavalier étant le Christ infligeant divers fléaux à ses ennemis, comme le montre aussi l'iconographie de cette époque.

Voici l'extrait de l'Apocalypse de Saint-Jean mentionnant les quatre cavaliers de l'Apocalypse :

« Alors je vis que l'Agneau avait ouvert un des sceaux, et j'entendis l'un des quatre animaux qui disait d'une voix de tonnerre : Viens et vois. Je regardai donc, et je vis un cheval blanc, et celui qui était monté dessus avait un arc, et on lui donna une couronne, et il partit en vainqueur, pour remporter la victoire.

Et lorsque l'Agneau eut ouvert le second sceau, j'entendis le second animal qui disait : Viens, et vois. Et il sortit un autre cheval qui était roux ; et celui qui le montait reçut le pouvoir de bannir la paix de la terre, et de faire que les hommes se tuassent les uns les autres ; et on lui donna une grande épée.

Et quand l'Agneau eut ouvert le troisième sceau, j'entendis le troisième animal, qui disait : Viens et vois. Et je regardai, et il parut un cheval noir, et celui qui était monté dessus avait une balance à la main. Et j'entendis une voix qui venait du milieu des quatre animaux, et qui disait : La mesure de froment vaudra un denier, et les trois mesures d'orge vaudront un denier ; mais ne gâte point ni l'huile ni le vin.

Et quand l'Agneau eut ouvert le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième animal, qui disait : Viens, et vois. Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui était monté dessus se nommait la Mort, et l'Enfer le suivait ; et le pouvoir leur fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour faire mourir les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. 
» - Nouveau Testament, Apocalypse chapitre 6

Premier Cavalier (cheval blanc) : La conquête

Ce cavalier, chevauchant un cheval blanc et portant un arc est le premier à être libéré lorsque Jésus-Christ ouvre le premier sceau et représente la conquête, ou la peste dans certains textes. Néanmoins, à l'origine, ce cavalier n'est pas décrit comme étant blanc, ou même pâle, mais comme étant vert, du grec "chloros", qui est la couleur d'une personne récemment décédée. Toutefois, pour éviter tout amalgame avec la Mort, qui porte déjà cette couleur, il fut traduit comme étant blanc.

Cependant, la représentation de ce cavalier fut assujettie à un grand nombre interprétations, et une majorité d'auteurs, tant anciens que modernes, virent dans ce personnage le Christ, lui-même ; sa couleur symbolique, le blanc, symbole de pureté, étant très nettement et sans ambiguïté positive. De plus, ce cavalier reçoit une couronne, alloué à Jésus, et non le diadème des tyrans, et il est vainqueur ; un terme généralement réservé dans l'Apocalypse à l'Agneau, aux martyrs ou aux élus.

Toutefois, d'autres auteurs pensent qu'il pourrait plutôt s'agir de l'Antéchrist, puisque ce cavalier est censé représenter un fléau, et qu'il peut se faire passer pour le Christ. Il chercherait donc à répandre une fausse parole à travers le monde, pour le conquérir. De plus, son arme, l'arc, ne possède pas une très bonne réputation dans la Bible, dans laquelle il est presque toujours associé à la guerre. Il s'agirait également d'une arme destinée à chasser la bête, ou autrement dit le Mal.

D'un point de vue historique, ce cavalier pourrait être une représentation d'événements ayant eu lieu au Ier siècle après J.C., comme l'expansion d'une puissance terrestre comme l'Empire romain ou parthe. En effet, la frontière de l'Euphrate entre ces deux empires est évoquée à deux reprises dans l'Apocalypse, et que les Parthes étaient toujours représentés comme des archers à cheval. Ce cavalier serait donc la représentation de ces ennemis, qui terrorisaient à cette époque les habitants de l'empire.

Néanmoins, on ignore complètement à quelle période ce premier cavalier se vit attribuer l'image de la peste (ou pestilence), mais cette image pourrait être liée à l'idée de conquête de la maladie, à sa contagion rapide, comme la plupart des maladies virales se comportant de la même manière.

Deuxième Cavalier (cheval rouge) : La guerre

Le deuxième cavalier à être libéré par Jésus-Christ représente la guerre, et chevauche un cheval rouge, le symbole du sang versé sur les champs de bataille et du désastre provoqué par la guerre. Néanmoins, certains auteurs virent une description plus proche de la guerre civile, idéologique ou religieuse, que de la guerre de conquête. En effet, ce cavalier porte une épée qui représente l'affrontement et le combat, pouvant être aussi traduit par poignard, ce qui s'accorderait avec l'égorgement général.

Troisième Cavalier (cheval noir) : La famine

L'ouverture du troisième sceau par Jésus-Christ provoque l'arrivée du troisième cavalier chevauchant un cheval noir et représentant la famine. En effet, il porte une balance qui signifie l'évaluation, et donc les montées exorbitantes des prix de la nourriture dûe à la guerre, et notamment les denrées les plus caractéristiques du monde méditerranéen antique, à savoir les céréales, l'huile et le vin.

Ainsi, un dernier étant le salaire d'un travailleur, le blé et l'orge, céréales les plus répandues à l'époque, deviennent hors de prix pour une grande majorité de personnes. En revanche, l'huile et le vin, produits sacrés, mais surtout luxueux, sont épargnés ; c'est pourquoi beaucoup y voient une allusion à un événement historique précis, difficile à déterminer, telle qu'une sécheresse, car la vigne et les oliviers résistent mieux à la chaleur que les céréales.

Quatrième Cavalier (cheval pâle) : La Mort

Le quatrième et dernier cavalier à être libéré par Jésus-Christ est clairement identifié comme étant la Mort et est en fait la représentation des trois autres, en un seul cavalier. Il est sans doute le plus puissant des quatre et chevauche sur une monture de couleur pâle signifiant la peur, la décomposition, la maladie, et bien entendu la mort. Néanmoins, il peut également être représenté sur un cheval vert pour désigner le teint anormalement pâle d'une personne malade.

En effet, si l'on se réfère alors à l'étymologie grecque, au-delà des traductions et adaptations à travers les siècles, le chevalier pâle ferait référence à la maladie, et non à la mort, chaque cavalier ayant le potentiel de provoquer cette dernière d'une manière différente des autres. Comme les trois autres cavaliers, son champ d'action semble de grande envergure, touchant toute l'Humanité. Distiller la maladie à grande échelle pourrait alors renvoyer aux phénomènes épidémiques dont il serait une allégorie.

Bien que le quatrième cavalier ne possède pas d'attribut spécifique, il est fréquemment représenté sous l'aspect d'un squelette. Les artistes lui donnent souvent une épée ou une lance, et depuis le haut moyen-âge jusqu'au XVe siècle, on lui fit parfois tenir un pot-à-feu, qui l'assimile au feu de la colère de Dieu durant les derniers jours. Plus tard, ce cavalier reçoit à l'époque moderne une faux, symbole de la Mort.

Ce dernier cavalier est accompagné, ou plutôt suivi, du séjour des morts, l'Hadès, qui clôture l'apparition des quatre cavaliers. De plus, étant des signes annonciateurs de l'Apocalypse, et étant envoyés par Dieu, par le biais de son Fils, ils ne peuvent être tués par les mortels, et ont le pouvoir de faire mourir les hommes par l'épée, la faim, la mortalité et les bêtes sauvages.